Le guide des ordis à l'usage de ma mère
Table des matières
1. Premier chapitre
1.1. Introduction et avertissement
Ceci est un guide qui comme son nom l'indique est principalement pensé pour ma mère (et ma grand mère, tant qu'on y est). Qu'est-ce qu'on trouvera dessus ?
- Un aperçu pratique d'un système type UNIX (MacOS, BSD, GNU/Linux)
- Un peu de culture web
- Des introductions rapides pour pouvoir se dépatouiller dans la vie de tous les jours.
On y trouvera pas vraiment de conseils pour Windows, parce que ce n'est pas le système sur lequel elles travaillent habituellement.
1.2. Pour commencer, qu'est-ce qu'un ordinateur ?
Je suis vraiment navré, mais on va poser des bases théoriques. Je sais que c'est barbant mais ça peut être utile pour la suite. Je vais essayer de faire au plus court. Les ordinateurs sont des sortes de machines à calculer (en anglais computer, mot qui vient lui-même du français, qui vient du latin, qui vient du protoindoeuropéen et ainsi de suite). Elles calculent des opération en binaires, des suites de 1 et de 0, un format approprié pour une machine qui fonctionne à l'électricité et qui donc peut voir assez facilement une chose : si le courant passe très bien ou quasiment pas.
On en retrouve maintenant partout. De par leur polyvalence ils se retrouvent dans nos voitures, tableaux de bords, «box» ou routeurs wifi, téléphones, lecteurs de musiques, distributeurs de tickets etc. Mais en général on entend par le mot « ordinateur » l'ordinateur de bureau, qui est devenu par la force des choses un assistant à la bureautique privilégié. Ecrire des courriers, remplir des formulaires, ces tâches papiers sont de plus en plus déléguées au numérique. Leur avantage ? La dématérialisation. Cette dématerialisation de l'information permet entre autre un encombrement bien moindre. Vous avez connu cette époque où lorsque l'on faisait une faute d'orthographe il fallait réécrire la page entière. Maintenant il suffit de corriger la faute seule et rien que ça c'est génial.
1.3. Quelles sont les parties d'un ordinateur ?
Un ordinateur est constitué de composants physiques, qu'on appelle hardware, sur lesquelles sont écrits des programmes, des instructions pour ce hardware, et on les appelle software.
1.3.1. Le hardware
Un ordinateur a besoin de plusieurs choses pour computer de l'information.
- Un processeur pour réaliser les calculs.
- Une mémoire pour se souvenir de ce qu'il calcule et des résultats qu'il obtient.
A la fois, on peut distinguer plusieurs types de mémoires : la vive, la morte et la mémoire de masse.
La première, comme son nom l'indique est volatile, elle disparaît rapidement après avoir éteint l'ordinateur. La seconde est une mémoire fossile, elle ne disparaît pas après avoir éteint la machine, mais on ne peut plus la modifier. Et la dernière est la mémoire qui a les avantages des deux dernières, permanence et possibilité de modification.
Dans un ordinateur, ces mémoires se retrouvent dans deux dispositifs physiques. La mémoire vive est dans les barres de RAM, et la mémoire de masse dans le disque dur.
1.3.2. le software
Pour intéragir avec la machine il nous faut un système d'exploitation. Il possède à la base deux parties à laquelle on a rajouter une troisième assez vite pour des raisons de confort d'utilisation.
- Le noyau (kernel)
- La coquille (le shell)
- l'environnement de bureau, optatif mais c'est ce qui permet d'avoir une expérience d'utilisateur plaisante, ouvrir des fenêtres, avoir une souris qui fonctionne etc.
Le noyau intéragit au plus près de la machine, on va plutôt travailler avec sa coquille, le shell ou dans l'emballage de la coquille, l'environnement de bureau.
Et c'est assez de théorie pour le moment ! Allez boire un verre d'eau et méditez sur ces concepts: les ordinateurs sont ubiques, ils travaillent avec des données binaires. Ils ont un corps et un esprit, si je puis ainsi dire. Et leur esprit est le système d'exploitation, qui comporte deux à trois partie, ordonnées selon si elles sont plus proches de la machine ou de l'humain qui travaille avec: kernel, shell et souvent environnement de bureau.
2. II, le texte
Le texte est l'alpha et l'omega de l'interaction avec un ordinateur. Bon, c'est un peu éxagéré. Mais comme nous l'avons dit plus haut, un ordinateur ne connait que des suites de 0 et de 1. Il fonctionne comme une machine de Turing. Si tout ce qu'il connait est une suite de 0 et de 1, comment peut-il faire ce qu'il fait ? A savoir montrer du texte, des images et des vidéos. Tout simplement en accomplissant un travail de titan, il assigne à chaque valeur possible, à chaque pixel sur votre écran une suite unique de 0 et de 1 qu'il garde en mémoire. Une autre suite unique de 0 et de 1 pour la couleur dudit pixel, et une autre pour le temps qu'il va rester à l'écran, une autre suite pour la hauteur et la fréquence d'un son. Tout est possible à décrire en binaire, l'ordinateur réalise ainsi un énorme travail d'abstraction et nous le restitue.
Si l'ordinateur aime abstraire avec du binaire, nous les humains nous préférons le langage. On peut décrire des sentiments, des histoires, des couleurs avec notre langage naturel. Les personnes qui ont conçus les ordinateurs se sont vite rendus compte que le binaire n'était vraiment pas pratique pour concevoir des programmes. On en aperçoit vite les limites lorsqu'il s'agit de faire autre chose que de compter, additionner, soustraire et faire de la logique en algèbre de Boole.
C'est pour ça que les premiers programmeurs ont rapidement imaginé des traducteurs qui soient capables de verser un langage proche de l'anglais (vu que la plupart parlaient anglais) en binaire et vice-versa. Ces langages proche de leur anglais matiné de jargon d'étudiant californien sont devenus petit à petit de plus en plus sophistiqués et plus éloignés du binaire. Ce sont les langages de programmation. On distingue des langages de bas niveau et de haut niveau. Les langages de bas niveau sont plus proche de la machine et ceux de haut niveaux plus proche de l'humain. Ça dit quelque chose sur le fait qu'on se considère encore de plus haut niveau que les ordinateurs!
On peut toujours intéragir via une interface textuelle avec son ordinateur. Dans le saint des saints du système d'exploitation, la ligne de commande. Pour accéder à une ligne de commande, il suffit d'ouvrir un terminal. Aujourd'hui il est plus exact de parler d'émulateur de terminal, un programme qui imite les anciens terminaux et télétypes qui datent de l'époque ou les ordinateurs pesaient une tonne et faisaient la taille d'un petit éléphant et coutaient un troupeau d'éléphant, seuls les universités et certaines entreprises pouvaient s'en permettre un qui était raccordé à des dizaines de terminaux pour que les gens puissent s'en servir simultanément. Les tout premiers, les télétypes, ne possédaient même pas d'écran, à la place ils avaient un rouleau de machine à écrire qui remplissait l'office d'afficher ce que l'utilisateur écrivait. Par simplicité, on s'y réfère toujours selon divers terme qui ont chacun leur nuance mais qui sont facilement interchangeables : terminal, tty, ligne de commande, invite de commande…
Ouvrons donc un terminal, sur macOS l'application par défaut est justement nommée terminal. Vous y verrez un écran blanc (ou noir, façon de parler), et une invite de commande, que nous allons symboliser avec le signe de "$". Maintenant, comment on intéragit avec ça ? Eh bien en intéragissant avec lui via le langage shell. Et concrètement ? Concrètement la grammaire de ce langage est simple: on écrit nos commandes, puis nos options avec un tiret, puis nos arguments. Une fois que la commande est écrite impeccablement (un ordinateur est incapable de comprendre des fautes d'orthographe contrairement à nous autres), et que nous sommes sûrs que c'est cela que nous voulons passer comme commande. Nous appuyons sur la touche RETOUR (celle qu'on utilise pour un retour à la ligne).
$ echo bonjour
L'exemple ci-dessus signifie que l'on tape "echo bonjour" dans la ligne de commande puis RETOUR.
Et le résultat sera comme suit,
$ echo bonjour bonjour $
L'ordinateur affiche bonjour puis nous passe la main pour donner une nouvelle commande. La commande echo permet de dire grosso modo à l'ordinateur "prend tout ce qui vient après et répète-le à nouveau". echo est notre commande, "bonjour" son argument. Elle n'a l'air de rien comme ça, mais elle est extrêmement utile.